Yvan Corbineau grandit en banlieue Est de Paris où il commence le théâtre. Il vit actuellement en Bretagne Nord. Il est auteur et comédien. Il anime la compagnie le 7 au soir avec Elsa Hourcade.
Il commence le théâtre au collège puis au Conservatoire de Noisiel (77). Après une licence de Lettres modernes à la Sorbonne Nouvelle, il passe trois ans à l'école du Théâtre National de Strasbourg. Il y rencontre pas mal de nouvelles personnes et de formes de théâtre...
En 2002, il commence à faire l'acteur. Il joue pour d'autres, souvent pour sa plus grande joie : Yann-Joël Colin, Sylviane Fortuny et Philippe Dorin, Elsa Hourcade, Lucie Nicolas et Maud Hufnagel, Cyril Pointurier, Julien Lacroix, Mickaël Chouquet, Claire Delaporte, Martin Brugière.
Assez vite, créer ses propres formes le démange : Binôme(s) de I à V, performances avec Marek Havliceck et l'Agence Nationale de la Poésie, lectures musicales avec Gilles Maté.
Il participe à divers (lieux) collectifs qui mettent en scène de manière collégiale ou tentent (de penser) la vie ensemble : la Dérive (29), la Saillante (64), les N+1, Bro=Blo, les Passages, Pesci piccoli (Italie).
Il écrit des textes qui ne sont pas vraiment du théâtre mais sont-ils autre chose ?
Ses textes sont montés en théâtre d'objets par le 7 au Soir, collectif créé en 2011. Il en assume la co-direction artistique avec Elsa Hourcade qui met en scène.
Mamie rôtie est publié par Un thé chez les fous en 2011 et créé par le 7 au Soir en 2013.
Ensuite, c'est Quelles têtes ? la mort, l'amour, la mer, son deuxième texte, qui est créé, en février 2017, puis publié en 2018 par les éditions de la Saillante.
Depuis l'opération Plomb durci sur Gaza en 2009, il déroule La foutue bande. Le Bulldozer et l'olivier, le premier texte extrait de La foutue bande est créé en mai 2017 sous la forme d'un conte musical avec Naïssam Jalal (flûtes, composition et voix) et Osloob (composition, beat-box et rap) et Yvan Corbineau (texte, voix et trompette). La création de La foutue bande a eu lieu en octobre 2020, mêlant textes, objets et musique. Enfin, en novembre 2023, sera créé le troisième texte « de loin de la Palestine », Cartographie imaginaire. Un livre édité par les éditions Passage(s), La foutue bande, de loin de la Palestine est sorti en janvier 2022, regroupant les trois textes ainsi que deux cahiers.
En octobre 2023, le 7 au soir, fêtera les 10 saisons de Mamie rôtie et arrêtera de jouer ce spectacle.
En tant qu'auteur, Yvan Corbineau se fout pas mal de classer ce qu'il écrit mais tout de même disons - dirait-il, si vraiment vous insistez - qu'il se situe aux frontières du théâtre, de la poésie et du récit. Il aime la composition et ainsi écrit des fragments dans des styles hétéroclites autour d'un thème qui souvent s'impose à lui. Il constitue des constellations de textes plus ou moins longs qui dessinent ensemble un paysage sensible et traitent du même sujet sous des angles différents... La multiplication des points de vue et des genres littéraires aident au côté non frontal du traitement du sujet. Une amie m'a dit un jour à la sortie du spectacle Quelles têtes ? la mort, l'amour, la mer : « En fait, ça ressemble à une de mes journées, je traverse des états et des préoccupations très différentes : je me lève et je m'embrouille avec mon mec, puis j'allume la radio et j'entends qu'un bateau de migrants a coulé en Méditerranée, ensuite je vais bosser et je pense totalement à autre chose et en rentrant à la maison j'apprends qu'une amie est morte... » Assez naturellement, son écriture mêle intime et politique. Ces dernières années, la mort et la colonisation sont au cœur de ses questionnements.
Il a par ailleurs d'autres centres d'intérêt forts présents dans son quotidien comme la cuisine et les plantes, la fermentation et la conservation des aliments, par exemple. Il n'est pas impossible qu'ils colonisent peu à peu ses livres, spectacles et actions artistiques. En effet, Yvan pense comme Raymond Federman (un auteur qu'il lit beaucoup) que l'écriture est un acte accessible (« Écrire c'est déplacer des mots » dit-il dans Surfictions) qu'il souhaite partager avec les petits et les grands, avec les alphabétisés et les autres. En effet pas besoin d'un stylo ni d'une main pour écrire.
publications
- La foutue bande (Le bulldozer et l'olivier, La foutue bande, Cartographie imaginaires + 2 cahiers) par les éditions Passage(s), Caen (2022)
- Le bulldozer et l'olivier par Un thé chez les fous, Toulouse (2019)
- Quelles têtes ? la mort, l'amour, la mer par les éditions de la Saillante (2018)
- Mamie rôtie par Un thé chez les fous, Toulouse (2011)
textes en revues
- Rev(u)e 19, Un thé chez les fous (2019)
- Rev(u)e 17, Un thé chez les fous (2018)
- Re animation : sans théorie mais en 4 parties, dans la revue COI03, TJP – CDN d'Alsace (2018)
- de Pat à Pan, instantanés en 3 temps, Lorsque le collectif panique, L'atelier d’arts visuels, Apt. (2014)
- Manifeste Mutantiste 1.1 de Mathias Richard, chez Caméra animales (2011)
- La femelle du requin Sans titre (en trois temps), Bing/Bang, Cartographe de la connerie humaine (2005 – 2011)